La douleur liée au psoas peut parfois se confondre avec une gêne intestinale, ou inversement. Ces deux zones étant très proches anatomiquement, les symptômes peuvent se chevaucher, rendant le diagnostic difficile sans une évaluation approfondie. Le muscle psoas, essentiel à la posture et à la marche, traverse l’abdomen et longe les intestins. Lorsqu’il est tendu, contracté ou inflammé, il peut perturber le bon fonctionnement digestif ou générer des douleurs projetées vers le ventre, le dos ou l’aine. Voyons ensemble les liens entre le psoas et les troubles intestinaux, les symptômes à surveiller et les solutions possibles.
Identifier les liens anatomiques entre le psoas et l’intestin
Le psoas est un muscle profond qui relie la colonne lombaire au fémur. Il passe derrière les intestins, le péritoine et longe plusieurs structures digestives, comme le côlon, le caecum ou l’iléon terminal. Son rôle postural en fait un muscle constamment sollicité : en position assise prolongée, lors de la marche ou même en position couchée si le bassin est déséquilibré.
Lorsque le psoas est contracté, il peut exercer une pression sur les organes digestifs adjacents. Cela peut provoquer une sensation de gêne intestinale, de ballonnement ou de transit perturbé. À l’inverse, des troubles digestifs chroniques comme des inflammations intestinales (type syndrome de l’intestin irritable ou colopathie fonctionnelle) peuvent entraîner des spasmes musculaires secondaires, notamment au niveau du psoas.
Répercussions fréquentes
- compression sur le nerf génito-fémoral, entraînant des douleurs irradiantes
- rigidité dans le bas du ventre avec inconfort digestif
- déséquilibre postural pouvant affecter la mobilité intestinale
Zones de douleur croisées
La proximité entre les deux structures peut entraîner des douleurs référées, parfois ressenties dans le bas du dos, l’aine, ou la partie basse de l’abdomen droit ou gauche.
Reconnaître les symptômes typiques
Les douleurs du psoas peuvent prendre différentes formes. Elles ne se manifestent pas toujours comme une douleur musculaire classique, car ce muscle est profond. Le plus souvent, les patients décrivent une gêne diffuse, une douleur qui apparaît en position assise prolongée ou lors d’un mouvement de flexion de la hanche.
En parallèle, lorsqu’il y a une interaction avec le système digestif, on peut ressentir une sensation de pesanteur, des douleurs abdominales sourdes, des ballonnements ou une difficulté à digérer. Ces symptômes sont accentués après les repas ou lors de périodes de stress, qui favorisent à la fois les tensions musculaires et les troubles digestifs.
Symptômes fréquents à surveiller
- douleur à l’aine ou en bas du dos, augmentée en montant les escaliers
- sensation de pincement dans le bas-ventre en se levant d’une chaise
- troubles digestifs associés : flatulences, transit lent, crampes abdominales
- douleur soulagée temporairement par l’étirement ou la chaleur
Symptômes plus spécifiques au psoas
Une douleur qui apparaît lors de la levée d’un genou vers la poitrine ou une gêne au redressement après une position assise prolongée sont des signes caractéristiques d’une implication du psoas.
Différencier douleur musculaire et trouble digestif
Il est parfois difficile de savoir si l’origine de la douleur est digestive ou musculo-squelettique. Une douleur intestinale pure s’accompagne souvent de symptômes digestifs francs : diarrhée, constipation, douleurs après les repas. À l’inverse, une douleur liée au psoas est plus mécanique, influencée par les postures et les mouvements.
Un test simple est de tenter une flexion passive de la hanche (en position allongée sur le dos, lever un genou plié vers le buste). Si la douleur augmente, le psoas est probablement en cause. Autre indicateur : si la douleur diminue après un massage, un étirement ou une séance de relaxation, on est plutôt sur un problème musculaire ou de fascia.
Signes digestifs à surveiller
- douleurs survenant après les repas, indépendamment de la position
- selles anormales ou changement de transit
- nausées, perte d’appétit, inconfort épigastrique
Signes musculo-squelettiques
- douleur apparaissant au mouvement, en position debout ou prolongée
- tension localisée sur un seul côté
- amélioration après activité physique douce ou étirements
Traitements naturels et médicaux possibles
Le traitement dépend bien sûr de l’origine exacte de la douleur. Si le psoas est en cause, le travail musculaire, les étirements, l’ostéopathie ou le renforcement postural peuvent grandement améliorer la situation. En cas de doute, il est utile de consulter un professionnel de santé, médecin ou kinésithérapeute, qui pourra évaluer la mobilité du bassin, la tonicité musculaire et l’état digestif global.
Dans une approche plus holistique, des solutions complémentaires peuvent être explorées : massage abdominal, techniques de respiration, alimentation anti-inflammatoire, hydratation suffisante, et réduction du stress.
Étirements utiles
- en fente basse (jambes écartées, bassin vers l’avant) pour détendre le psoas
- en position allongée avec un coussin sous les lombaires pour relâcher la zone
- en position assise jambes tendues, penché en avant pour étirer le tronc
Soutien digestif
- probiotiques pour réguler la flore intestinale
- tisanes de fenouil, mélisse ou camomille pour apaiser les spasmes
- éviter les repas trop riches ou les aliments pro-inflammatoires (gluten, sucre, laitages chez certaines personnes)
Importance de la posture et de la respiration
Une mauvaise posture, un bassin en rétroversion ou un dos cambré peuvent accentuer les tensions sur le psoas. La respiration joue aussi un rôle essentiel. Un diaphragme bloqué empêche une bonne mobilité abdominale, ce qui augmente la pression sur les viscères et sur le muscle psoas.
Travailler sa posture au quotidien – position assise, marche, façon de se lever – contribue à relâcher le psoas durablement. Le yoga, le pilates, ou simplement la marche régulière permettent un travail global en douceur. Des exercices de respiration abdominale profonde peuvent aussi rétablir un bon équilibre entre diaphragme et psoas.
Postures à éviter
- rester assis jambes croisées ou sur un canapé trop mou
- dormir sur le ventre (provoque une hyperlordose)
- porter de lourdes charges sans fléchir les genoux
Techniques complémentaires
- cohérence cardiaque pour réduire le stress chronique
- exercices de gainage doux pour renforcer la sangle abdominale
- pause active toutes les 60 minutes de travail assis
Quand consulter un professionnel de santé
Si les douleurs persistent au-delà de deux semaines, s’aggravent, ou s’accompagnent de symptômes digestifs inhabituels (sang dans les selles, amaigrissement, fièvre), il est indispensable de consulter. Le médecin peut prescrire des examens complémentaires : échographie, IRM, prise de sang, analyse des selles.
Un diagnostic précis permet d’orienter le traitement : prise en charge kiné si le psoas est seul en cause, consultation gastro-entérologique si un trouble digestif est suspecté, ou approche combinée si les deux éléments sont liés. Une coordination entre plusieurs praticiens (ostéopathe, médecin, kiné, diététicien) est souvent la solution la plus efficace dans ces cas complexes.
Signaux d’alerte
- douleur nocturne empêchant le sommeil
- amaigrissement inexpliqué
- alternance diarrhée/constipation chronique
- sensation de blocage ou de tiraillement au moindre mouvement
Bilan personnalisé
Un bon bilan prend en compte les habitudes alimentaires, la posture, l’historique médical et le mode de vie général. Cette approche globale est la plus pertinente pour traiter à la racine la douleur liée au psoas ou aux intestins.
