Une greffe osseuse avant une greffe dentaire est parfois indispensable pour garantir le succès de l’implantation. Voici les principales situations où une greffe osseuse préalable est recommandée :
- Lorsque la quantité d’os est insuffisante suite à une perte dentaire ancienne
- En cas de maladie parodontale avancée ayant entraîné une perte osseuse
- Suite à un traumatisme ou une infection ayant endommagé l’os de la mâchoire
Nous allons détailler ces différents cas de figure et vous expliquer comment se déroule une greffe osseuse pré-implantaire.
L’importance d’un volume osseux suffisant pour la pose d’implants dentaires
Les implants dentaires sont des racines artificielles en titane qui sont insérées chirurgicalement dans l’os de la mâchoire. Pour assurer leur stabilité et leur intégration à long terme, il est crucial que l’os environnant soit en quantité et en qualité suffisantes. Selon le chirurgien pré-implantaire de la Smile Clinic à Paris, un volume osseux d’au moins 6 mm de hauteur et 4 mm de largeur est nécessaire pour poser un implant dans des conditions optimales.
Lorsque ce volume est insuffisant, l’implant risque de ne pas être assez stable et de ne pas s’intégrer correctement à l’os. À terme, cela peut conduire à l’échec de la greffe dentaire. C’est pourquoi une greffe osseuse préalable est souvent indispensable dans ces situations.
Les principales causes de perte osseuse au niveau des mâchoires
La résorption osseuse suite à une perte dentaire ancienne
Après une extraction dentaire, l’os alvéolaire qui entourait la dent a tendance à se résorber progressivement. Ce phénomène est particulièrement marqué lorsque la dent manquante n’est pas remplacée rapidement. Au bout de quelques mois ou années, la hauteur et la largeur de l’os peuvent diminuer de façon significative, rendant impossible la pose d’un implant sans greffe osseuse préalable.
Une étude publiée dans le Journal of Prosthetic Dentistry a montré que la résorption osseuse après une extraction dentaire pouvait atteindre 40 à 60% du volume osseux initial dans les 2 à 3 ans suivant la perte de la dent. Plus on attend pour remplacer la dent manquante, plus le risque de devoir recourir à une greffe osseuse est élevé.
La perte osseuse liée aux maladies parodontales
Les maladies parodontales comme la gingivite et la parodontite sont des infections bactériennes qui touchent les tissus de soutien de la dent (gencive, ligament, os alvéolaire). Lorsqu’elles ne sont pas prises en charge à temps, elles peuvent entraîner une destruction progressive de l’os.
Dans les cas de parodontite sévère, la perte osseuse peut être telle qu’elle compromet non seulement le pronostic des dents restantes mais aussi la possibilité de les remplacer par des implants. Une greffe osseuse est alors souvent nécessaire en complément du traitement parodontal pour reconstruire un volume osseux suffisant.
Les pertes osseuses d’origine traumatique ou infectieuse
Un choc violent au niveau de la mâchoire (accident, coup…) peut fracturer l’os alvéolaire et compromettre la vascularisation locale. Si les dents concernées sont perdues, la cicatrisation osseuse peut être incomplète et se solder par un déficit osseux localisé.
De la même façon, certaines infections dentaires et péri-dentaires (abcès, kyste, ostéite…) peuvent détruire localement l’os de la mâchoire. Après traitement de l’infection, l’os cicatriciel est souvent de moins bonne qualité et en quantité insuffisante pour permettre la pose d’implant sans greffe préalable.
Comment se déroule une greffe osseuse pré-implantaire ?
La greffe osseuse pré-implantaire est réalisée sous anesthésie locale, le plus souvent par un chirurgien dentiste spécialisé en implantologie. Elle consiste à prélever un greffon osseux puis à le placer au niveau du site à greffer pour reconstruire le volume osseux manquant.
Il existe différents types de greffes osseuses selon l’origine du greffon :
- L’autogreffe : le greffon osseux est prélevé sur le patient lui-même, le plus souvent au niveau de la symphyse mentonnière ou du ramus mandibulaire. C’est la technique de référence qui donne les meilleurs résultats.
- L’allogreffe : le greffon provient d’un donneur humain décédé. L’os est prélevé de façon stérile puis traité pour éliminer tout risque infectieux avant d’être transplanté.
- La xénogreffe : le greffon provient d’une espèce animale, le plus souvent bovine. Comme pour les allogreffes, des traitements spécifiques permettent d’éliminer les protéines animales pour ne garder que la trame minérale.
- Les substituts osseux de synthèse : ce sont des biomatériaux à base de phosphate de calcium (hydroxyapatite, phosphate tricalcique…) qui ont une structure proche de l’os. Ils servent de trame pour la repousse osseuse.
Une fois mis en place, le greffon osseux est recouvert par les tissus mous et laissé en place pendant plusieurs mois pour permettre son intégration. Des examens radiologiques de contrôle sont réalisés pour suivre la cicatrisation osseuse. Ce n’est qu’une fois la greffe parfaitement intégrée que la pose de l’implant peut être envisagée.
En conclusion, la greffe osseuse pré-implantaire est une intervention qui peut s’avérer nécessaire, voire indispensable, lorsque le capital osseux est insuffisant pour poser un implant dentaire dans des conditions optimales. En reconstituant le volume osseux manquant, elle augmente considérablement les chances de succès et la pérennité de la greffe dentaire.
