L’huile de colza est très répandue dans notre alimentation mais elle présente certains dangers pour la santé qu’il est important de connaître. Nous allons voir ensemble quels sont ces risques et comment faire pour les limiter.
Qu’est-ce que l’huile de colza ?
L’huile de colza est une huile végétale extraite des graines du colza, une plante de la famille des Brassicacées (comme le chou, le navet ou la moutarde). Riche en acides gras oméga-3 et oméga-6, elle est très utilisée dans l’industrie agroalimentaire pour la préparation de margarines, sauces, fritures, etc.
On la trouve aussi vendue en bouteille dans les supermarchés. Elle a l’avantage d’être peu coûteuse et de supporter des températures de cuisson élevées. Cependant, derrière son aspect sain et naturel, l’huile de colza cache plusieurs dangers.
Une huile très transformée
Contrairement à l’huile d’olive vierge obtenue par simple pression à froid des olives, l’huile de colza subit de nombreuses étapes de raffinage :
- Pressage et extraction à haute température des graines
- Décoloration chimique pour ôter la couleur verdâtre
- Désodorisation par chauffage à très haute température (200°C) pour enlever l’odeur
Lors de ces procédés, la composition de l’huile est altérée avec l’apparition de composés potentiellement toxiques comme des esters de 3-MCPD. Une étude de 2020 a montré que les huiles de colza du commerce en contenaient en moyenne 500 μg/kg.
Des risques cancérogènes
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé en 2012 les esters de 3-MCPD comme probablement cancérogènes pour l’homme (groupe 2A). Selon une étude publiée en 2018 dans la revue Food Chemistry, leur consommation augmenterait le risque de cancer du rein, de la prostate et du sein.
Une autre substance cancérogène, le benzo[a]pyrène, apparaît quand l’huile est chauffée au-delà de son point de fumée (environ 200°C). Ce dérivé du pétrole est classé dans le groupe 1 des cancérogènes avérés pour l’homme par le CIRC. Mieux vaut donc éviter d’utiliser l’huile de colza pour les fritures à haute température.
Un profil déséquilibré en acides gras
Bien qu’elle soit source d’oméga-3 alpha-linolénique (ALA), l’huile de colza présente un ratio oméga-6/oméga-3 d’environ 2 pour 1. Ce déséquilibre en faveur des oméga-6 pro-inflammatoires est délétère pour la santé. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) recommande un apport équilibré avec un ratio de 4 oméga-6 pour 1 oméga-3.
De plus, la forte teneur en acide érucique, présent naturellement dans l’huile de colza non raffinée, présenterait des effets cardiotoxiques selon les études animales. La réglementation impose donc une teneur maximale de 2% en acide érucique dans les huiles végétales.
Comment limiter les risques ?
Pour réduire votre exposition aux substances nocives de l’huile de colza, voici quelques conseils pratiques :
Varier les huiles végétales
N’utilisez pas uniquement de l’huile de colza mais alternez avec d’autres huiles mieux équilibrées en oméga-3 et 6 comme l’huile d’olive, de noix, de lin. Réservez l’huile de colza aux assaisonnements à froid type vinaigrette.
Choisir la qualité
Préférez si possible une huile de colza bio, première pression à froid, qui subira moins de traitements. Vérifiez sa composition en vous assurant qu’elle contient moins de 2% d’acide érucique.
Cuisiner à basse température
Pour la cuisson, choisissez des huiles stables à la chaleur comme l’huile d’olive ou de coco. Évitez de faire chauffer l’huile de colza au-delà de 180°C et ne la réutilisez pas après une première cuisson.
Stocker à l’abri de la lumière et de la chaleur
L’huile de colza s’oxyde facilement. Conservez-la dans un flacon en verre teinté, au réfrigérateur après ouverture. Ne dépassez pas la date limite d’utilisation optimale (DLUO).
Quelles alternatives à l’huile de colza ?
Pour remplacer l’huile de colza dans vos préparations, misez sur des matières grasses de qualité :
- Huile d’olive vierge extra pour l’assaisonnement des crudités
- Huile de noix ou de noisette en touche finale
- Huile de coco ou ghee (beurre clarifié) pour les cuissons douces
- Beurre ou huiles riches en ALA (lin, cameline, chanvre) en usage cru
Pensez aussi à intégrer des aliments déjà riches en bons gras comme les poissons gras, les fruits à coque, les graines de chia ou de lin moulues. Ils vous apporteront des acides gras essentiels sans les inconvénients des huiles raffinées.
En conclusion, même si l’huile de colza peut sembler pratique et bon marché, elle n’est pas la meilleure option santé au quotidien. Mieux vaut miser sur des huiles de première pression à froid, varier les sources et les utiliser avec modération. Votre corps vous en sera reconnaissant !